dior

21 janvier 2020

Dior, ceux sont quatre lettres posées sur une boîte grise, vendredi soir, place de la concorde. L’intérieur est plongé dans l’obscurité. Les coulisses attendent la salle autant que la salle attend les coulisses, dans un moment ou tout accélère et reste pétrifié. Le son retenti, première tenue ! Dans un spectre de lumière, un mannequin habillé d’un long manteau de soie moiré, ouvre le défilé. Des chaines de cristaux et de pièces métalliques qui coulent sur les épaules, les mains gantées de velours « Dior Oblique », voilà les nouvelles silhouettes d’une élégance aussi sophistiquée que subversive. Les chemises longues comme les mailles ajourées révèlent un dialogue poétique entre l’héritage de la Maison de l'avenue Montaigne et deux autodidactes londoniens, Kim Jones et surtout Judy Blame, artiste punk iconoclaste dont la créativité fantasque a inspiré la collection. Les recyclages et accumulations de bijoux emblématiques de ce créateur se réinventent sur les chapeaux, aux cous et sur les ceintures de chaque look. Épingles, perles, pièces, boutons, autant d’accessoires qui habillent les costumes tailoring, et les longues chemises en soie en « toile de Judy », une nouvelle édition de toile de jouy inédite dessinée en collaboration avec la fondation trust Judy Blame. Son identité créative londonienne résonne en rime riche avec le savoir faire de la Maison de couture parisienne et le manteau présenté en clôture en est le dernier vers onirique. Brodé de strass à la façon d'une robe de Marc Bohan, il incarne un homme Dior moderne, sensible et radicalement élégant.

texte & photographies ARNAUD STUDLER 

 
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dior automne-hiver 2020

 

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