louis-gabriel nouchi

— au lendemain de l’ouverture de sa première boutique parisienne, Louis-Gabriel Nouchi nous dit tout au sujet de ce projet fou.

24 octobre 2020

Comment avez-vous choisi le lieu ?

Nous avons ouvert notre boutique début septembre, au numéro 4 rue Oberkampf, 75011, à Paris. Nous cherchions depuis un moment à déménager nos bureaux (en banlieue) dans Paris, pour un souci de logistique et également car nous devions dans tous les cas déménager pour avoir un espace plus grand car l’équipe grandit constamment. Nous n’avions pas prévu d’ouvrir une boutique et encore moins d’être aussi bien placés ! Nous sommes passé devant l’endroit puis nous avons contacté les personnes indiquées sur la pancarte et on nous a dit que les locaux étaient disponibles. C’était en janvier dernier. Avec le confinement qui a suivi, nous avons eu une réelle augmentation des ventes sur notre boutique en ligne, ce qui a renforcé notre décision d’investir cet espace afin de pouvoir déployer pleinement l’univers de la marque. En ces périodes troubles, un lieu d’ancrage et de réunion est d’autant plus capital pour soutenir une boutique numérique en pleine croissance. Ce lieu nous permet également d’être complètement autonomes sur des choses que nous ne pouvions pas faire avant : revalorisation des stocks, produits exclusifs qui nous permettent de tester le marché, espace de prise de vues, lieu de réunion central pour tous les intervenants de la marque, etc. Nous avons le studio juste au-dessus donc nous pouvons encore plus contrôler et avoir des retours précieux sur la marque et les pièces. C’est comme une petite maison pour toute l’équipe, j’aimais aussi beaucoup le côté parisien du lieu, avec son parquet et ses moulures.

Qui vous a aidé (comment l’avez-vous décoré, où avez-vous trouvé les meubles, les livres) ?

Adrien Poznanski a été en charge de la direction artistique de la boutique, en l’aménageant en un lieu se situant entre la galerie d’art contemporain et l’appartement haussmannien. Il nous fallait quelque chose de clair, lumineux, neutre et en même temps de chaleureux. Je ne voulais pas que les gens aient peur de rentrer, comme j’ai parfois l’impression que c’est la cas en ce qui concerne certaines boutiques où on se dit que la moindre chose coûte très cher. Nous voulions ancrer davantage la littérature de manière physique, avec notamment cette cabine d’essayage-bibliothèque, avec tous les ouvrages mis à l’envers. Ils deviennent comme un imprimé, anonymes et suscitent un infini d’inspirations pour les collections à venir. Chaque client, s’il le désire, choisit un livre au hasard et se prend en photo avec. La relation entre l’ouvrage sorti et la personne est souvent drôle et j’aime bien cette expérience propre à la boutique. Aussi, nous nous procurons tout ce qui se trouve dans cet espace de manière écoresponsable : les meubles sont rétro ou chinés sur Leboncoin, ce qui est exposé a été récupéré à La Réserve des Arts à Pantin, les cintres sont fabriqués en matières recyclées à partir de textiles usagés. Nous avons conservé le maximum du lieu existant. Nous avons cette démarche dans les vêtements que nous faisons, il était donc logique de faire les choses jusqu’au bout et d’être droit dans nos bottes. On récupère même les matériaux de certains envois pour des vitrines !